JUILLET l590.                               59
portée à la Monndye. Ces deux pieces ont rendu mille huit cens quarante-sept écus.
[juillet.] Le dimanche premier jour du mois de juillet 1590, dans la grande eglise de Nostre-Dame à Paris, fust fait un vœu solennel au nom de toute la ville à Nostre-Dame de Laurette, à laquelle on promist que sitost qu'on seroit delivré de ce siege, qu'on lui feroit present d'une lampe et d'un navire d'argent pesant trois cents marcs, avec autres offrandes et ac­tions de graces, en reconnoissance du bien que ses prieres auroient aporte. A cette solennité y eust un si grand concours et affluence de peuple, qu'il y eust une pauvre femme grosse qui y fut estoufée de la presse avec son fruit.
Le mardi 3 juillet 1590, fut faillie l'entreprise qu'a­voit le duc de Mayenne sur la ville de Senlis, en la­quelle estoient ja entrés en habit desguisé douze de ses capitaines, qui y furent pris et executés; et plusieurs prestres et moines de ceste faction pendus et estranglés avec leurs habits de religieux.
Le jeudi 5 juillet 1590, La Chapelle-Marteau, pre­vost des marchands à Paris, assembla la ville, et en l'hostel d'icelle leust publiquement les lettres que le duc de Mayenne escrivoit à ceux de Paris, par les­quelles il les exhortoit de tenir bon et prendre cou­rage, les asseurant de secours dans la fin du mois au plus tard, et qu'au cas qu'il leur faillist, qu'il leur abandonnoit sa femme et ses enfans.
Ces belles paroles servoient de pain à ce sot peuple, auquel encores qu'on donnast souvent de telles remises * ct baies, toutefois, depuis que le pere Christin, Com-
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